Une fiancée pas ordinaire
[Emission RFLciné]
Marchons hors des clous nous dit-elle, cette fiancée peu ordinaire… Marchons hors des clous ! !C’est une apologie des « faussaires » ! L’avant-première du film de Yolande Moreau « La Fiancée du Poète » et rencontre avec la réalisatrice d’une grâce tranquille. Un conte très visuel… Tout est faux dans la vie de ces personnages, mais ceux-là s’en accommodent avec bonheur. En présence du musicien Pierrot ! Un magnifique conte visuel, drôle et tendre, où s’entremêlent les arts, les liens humains et leurs écarts de faussaires salutaires. La réalisatrice confie : « Nous faisons tous des mensonges… Et si nos mensonges étaient de petits arrangements avec la réalité pour la sublimer ? J’ai toujours été fascinée par les gens qui endossent la personnalité d’un autre… Comme si leur propre vie n’était pas à la hauteur et qu’ils la rêvaient en usurpant l’identité d’un autre. Je me suis interrogée sur le faux, le vrai… Ce qu’il y a de faux dans le vrai et ce qu’il y a de vrai dans le faux… » « J’ai glané quelques citations qui m’ont aidée dans ma réflexion et à cerner ce que je voulais raconter à travers « le faux »… – « Sans les faussaires, la vie serait vraiment triste » de Paul Valéry – « La sculpture donne de l’âme au marbre » – J’avais pensé à un titre qui fait peur : Au milieu des ruines. J’ai repensé à ce pianiste, Aeham Ahmad, qui jouait dans les ruines en Syrie, à l’image que ça véhiculait… Cette phrase prend une résonnance particulière dans le contexte actuel de la crise que nous traversons.« L’urgence de (re)mettre la culture et nos rapports humains au centre de notre existence. Se réinventer, refuser le carcan que nous impose la société. « Même au milieu des ruines », j’y ai pensé comme titre de mon film. « Même » dans les ruines, l’idée de résistance. J’ai voulu faire un conte poétique et politique. »
Par Stéphanie Joye