Vive le Peuple
[Emission L’EFFET PAPILLON] Par François Meynent : son invité Michel soulas / Vive le peuple – J’aime beaucoup quand nos chers élus parlent du peuple. D’abord leur façon de prononcer le mot avec emphase, le peuple, cet être global et éphémère paré de toutes les vertus, celles de la nature dont il fait partie. Une vision rousseauiste du monde. J’aime beaucoup aussi que ledit peuple parle de lui-même en disant que le peuple à toujours raison parce qu’il serait sage, ne parle-t’on pas de sagesse populaire ? Ceci dit, pour ce faire, il a toujours des porte-parole, sorte de chefs autoproclamés aptes à canaliser les forces centripètes inhérentes à la notion de peuple. Quelle erreur, l’histoire est pleine d’exemples qui prouvent le contraire et si on a inventé la politique c’est justement pour canaliser les excès naturels du peuple. Le peuple, par sa multiplicité, est naturellement inconstant, versatile, vengeur, violent, lâche, complice…comme il peut être courageux, aventurier, constructeur. Difficile de concilier toutes ces caractéristiques pour en tirer des conclusions positives. Et ce n’est pas l’histoire qui dira le contraire