La Nostalgie
[Un Regard de 18 Ans] de Sophie Castagnet
Comme vous pouvez le constater « Un Regard de 17 Ans » a évolué pour se transformer en « Un Regard de 18 Ans ». En cette année 2022, beaucoup de 2004 ont passé le cap de la majorité ! Et le plus souvent le passage à l’âge adulte signifie la fin du lycée et la découverte d’un nouveau monde où l’on quitte le nid pour s‘émanciper. Mais il n’est pas rare durant cette période de changements d’être submergé par les souvenirs ainsi que par les émotions qui y sont associées. Ce phénomène prend le nom de : nostalgie.
La nostalgie est un sentiment complexe qui nait à la suite d’un manque dû à deux types d’éloignements : l’éloignement spatial et l’éloignement temporel. Il renvoie à toutes sortes de souvenirs liés à d’anciennes sensations et autres émotions que nous avons vécues. La spécificité de ce sentiment est son côté inattendu puisque personne ne peut prévoir quand il survient, nous conduisant parfois à des situations problématiques.
Ce retour en arrière s’interprète comme un « flashback » à deux facettes. Pour les plus chanceux, le bain de nostalgie positif nous rend plus heureux et plus satisfait de notre passé. Au contraire certains subissent la nostalgie à cause du manque, d’un regret ou de quelque chose d’inachevé.
Prenons un exemple que tout le monde connait « la petite madeleine de Proust ». Enfant, sa tante donnait à Marcel de petites madeleines trempées dans du thé. Adulte, il se rend compte que le fait de manger à nouveau une madeleine fait resurgir le contexte de son enfance. C’est donc un cas typique d’une réminiscence vis-à-vis d’une époque qui lui manque.
On a tous notre madeleine de Proust d’autant plus dans ces périodes de gros chamboulements dont je parlais. Je me suis longtemps demandée à quoi cela servait, à part me rappeler que certaines choses ont atteint leur date de péremption, pour moi la nostalgie était juste une expérience cruelle.
Pourtant replonger dans son passé peut être quelque chose de passager qui nous permet de rêvasser un peu, de sortir de notre quotidien. Malheureusement de temps à autres on est entravé par nos pensées jusqu’à ne plus pouvoir aller de l’avant, vers l’avenir. Selon moi, chacun se doit de tirer des leçons de ce qu’il a vécu et laisser derrière ce qui est révolu, même si cela s’avère très rude. Rude puisque un rien nous immerge dans un état nostalgique : une musique, une image, une odeur, une personne…
Finalement pour cette chronique, je ne souhaite pas apporter de conclusion totalement positive. En effet, la nostalgie m’a appris qu’il faut parfois savoir traverser des phases douloureuses pour grandir. La nostalgie nous empêche de reproduire un schéma nocif pour notre bonheur. Malgré l’aspect agréable et confortable du passé, quelqu’un qui se risquerait à y rester manquerait le meilleur qui se situe dans son présent. J’ajouterai juste un petit détail qui a son importance et il ne revient qu’à vous de me croire ou non.
La vie est bien faite, toutes les pièces se complètent comme dans un puzzle qui formerait le grand tout qu’incarne la vie. Fuir la nostalgie c’est ne pas accepter le passé et être dans le déni quant à ce qui fait ce que nous sommes. Mon conseil est de se laisser porter par ce sentiment un bref instant afin de « se resourcer » et repartir du bon pied parce que comme l’explique Eve Bélisle :
« On ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s’y accroche une certaine nostalgie. »
Merci de m’avoir écouté c’était Sophie Castagnet dans « Un Regard de 18 Ans », rendez-vous sur RFL 101 pour une prochaine chronique.
Sophie CASTAGNET